Le monde est aujourd’hui toujours abasourdi par la poursuite du conflit entre la Russie et l’Ukraine. De nombreux Ukrainiens fuient le pays, abandonnant leurs maisons pour se protéger, eux et leurs familles, des bombardements et des soldats russes.
De nombreux secteurs souffrent ainsi de cette invasion. La guerre est survenue alors que l’industrie du voyage et de la location saisonnière prévoyait une croissance encore plus importante que les tendances très positives estimées notamment par Airbnb à la fin de l’année 2021.
On estime aujourd’hui que plus de 3 millions d’Ukrainiens ont fui le pays depuis l’invasion russe, dans ce qui est devenu la crise de réfugiés qui connaît malheureusement la plus forte croissance en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Cet afflux de réfugiés et les conséquences économiques global que ce conflit impact donc énormément les secteur lié à l’hospitalité comme celui des locations saisonnières, et nous allons maintenant étudier ensemble de quelle manière.
Impact sur les voyages
La crise en Ukraine a dans un premier temps de lourdes conséquences sur les voyages. En effet, le conflit a provoqué l’apparition de deux effets majeurs : la hausse des prix des carburants ainsi que la fermeture des espaces aériens.
Une hausse des prix des carburants
L’invasion violente de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie ont fait grimper le prix du Brent (la référence internationale du pétrole) à 100 dollars le baril. C’est la la première fois que cela se produit depuis 2014, et les experts prévoient même qu’il grimpera jusqu’à 130 dollars le baril d’ici mai 2022.
L’augmentation du prix du carburant pourrait amener les compagnies aériennes à augmenter le coût de leurs billets, ce qui impactera le nombre de voyages et donc le nombre de personnes usant de location saisonnière pour leur séjour. La hausse des prix des billets d’avion pourrait en effet décourager les voyageurs à petit budget de faire des projets de voyage dans les mois à venir.
Toutefois, cela pourrait également signifier que les gens vont anticiper leurs projets de voyage. Ceci afin d’éviter de payer des billets d’avion plus chers ou de devoir l’annuler plus tard, lorsque le conflit s’intensifie. D’autant plus que des trajets plus longs impliquent une plus grande consommation de kérosène.
La fermeture des espaces aériens
En 2014, le vol 17 de Malaysia Airlines a été abattu au-dessus de l’espace aérien de l’Ukraine orientale. Cette tragédie est un exemple de précaution à prendre pour les avions commerciaux qui ne prennent aucun risque en survolant des zones de conflit. Les transporteurs russes comme Aeroflot ont été bannis de l’espace aérien britannique, et les transporteurs britanniques ont été bannis par la Russie. La plupart des espaces aériens européens ont interdit aux avions russes de les survoler et vice-versa.
La restriction des espaces aériens signifie que les voyages vers plusieurs destinations en Asie et en Europe seront plus longs et plus détournés de certaines parties du monde. Cela entraîne donc l’allongement des itinéraires, participe à la hausse des prix des billets et implique en plus une plus grande consommation de kérosène.
Impact sur le tourisme
Après les voyages, vient l’étape du tourisme. Sur de nombreux pays du globe, le conflit a des répercussions sur ce marché qui sont conséquentes.
Au niveau du tourisme Ukraine-Russie
Le commandement militaire central ukrainien a signalé le 24 février 2022 que la Russie avait bombardé plusieurs aéroports ukrainiens. Comme mentionné précédemment, les vols commerciaux évitent l’espace aérien ukrainien et ont été interdits d’accès à l’espace aérien russe.
De nombreux comme l’Inde, l’Allemagne, le Canada, la Grande-Bretagne et notamment la France ont donc suspendu tous leurs vols vers l’Ukraine par mesure de précaution. En outre, la Russie a fermé son espace aérien pour riposter aux diverses sanctions prises à son encontre et protéger l’aviation civile du conflit.
De plus, plusieurs plateformes de réservation en ligne ont interrompu leurs activités en Russie pour montrer leur solidarité avec l’Ukraine. Comme il n’y a pas de vols et que les plateformes de réservation ne facilitent pas les réservations pour la Russie, le tourisme s’est arrêté dans les deux pays.
Toutefois, cela ne signifie pas que le secteur de la location saisonnière s’est finalement arrêté en Ukraine. Au contraire, de nombreux voyageurs et professionnels réservent des Airbnbs en Ukraine pour fournir des fonds aux Ukrainiens directement. Airbnb soutient cet effort en « renonçant temporairement aux frais d’invité et d’hôte sur les réservations en Ukraine pour le moment. »
Au niveau de l’europe
Les ministères des Affaires étrangères de plusieurs pays ne déconseillent pas pour l’instant de se rendre dans la plupart des pays voisins de l’Ukraine à l’ouest. Cela signifie que les voyages en Pologne, en Slovaquie, en Hongrie et en Roumanie ne sont pas considérés comme à haut risque.
Toutefois, ces pays connaîtront un afflux massif de réfugiés fuyant le conflit. Les rues surpeuplées et les efforts du gouvernement et d’Airbnb pour fournir des logements à ces réfugiés peuvent inciter les voyageurs à éviter ces pays pour le moment.
Ceci dit, ces mêmes ministère déconseillent les voyages dans deux pays : La Moldavie et la Lituanie. l’état d’urgence y a été déclaré, et a également rendu obligatoire le port permanant d’une pièce d’identité avec photo. Ils déconseillent également de se rendre au Belarus.
Ces pays connaîtront une baisse des voyages internationaux entrants, mais les voyages intérieurs ne devraient pas connaître de changement significatif.
À l’échelle des autres pays
Actuellement, les tendances en matière de voyages vers d’autres pays n’ont pas beaucoup changé, mais cela pourrait changer à mesure que la guerre s’intensifie.
Car en effet, l’histoire du monde montre que les gens peuvent même annuler leurs projets de voyage vers des pays éloignés des régions touchées en temps de crise. Par exemple, la guerre du Golfe de 1990-1991 a entraîné une baisse significative du tourisme au Moyen-Orient et en Europe. De même, l’épidémie du virus Ebola dans trois pays d’Afrique de l’Ouest en 2014-16 a diminué le nombre de visiteurs dans les pays d’Afrique de l’Est. Et ce, bien que certaines parties de l’Europe soient plus proches de l’épidémie.
Il reste à voir quelles parties du monde seront plus affectées par le conflit, notamment en termes de location saisonnière.
Qu’est-ce que cela signifie pour le secteur de la location saisonnière?
La plupart des gens sont toujours prêts à voyager vers des destinations qui ne sont pas touchées par les crises actuelles. Les voyages dans les pays européens qui ne partagent pas directement une frontière avec l’Ukraine n’ont effectivement pas connu d’impact notable. Par conséquent, les locations saisonnières dans la plupart des pays continueront de croître à un rythme régulier.
Cependant, il faut toujours garder un œil sur la situation au moment de prendre une décision de voyage vers un pays qui est même moyennement loin des conflits.
Les voyageurs chevronnés sont conscients des opportunités qui accompagnent une crise. Cela peut signifier des tarifs aériens plus bas pour les zones touchées, des locations saisonnières moins chères ou encore l’absence de foule.
Pour les pays qui partagent une frontière avec l’Ukraine et la Russie, le tourisme devrait être quasiment nul dans l’ensemble, et le secteur de la location saisonnière va donc en souffrir. Comme nous l’avons cité, la modification des tarifs aériens et l’allongement des itinéraires pourraient décourager davantage les voyageurs de faire des projets de voyage dans les mois à venir.
L’impact réel de la guerre russo-ukrainienne sur le secteur des locations saisonnières reste à voir. Les tendances actuelles ne suggèrent pas d’effet significatif sur la croissance du secteur dans les pays autres que l’Ukraine, la Russie et leurs voisins immédiats.
Cependant, il ne faut pas longtemps pour que les tendances changent face à l’évolution de la dynamique mondiale. Il faut donc, comme d’habitude, continuer de se renseigner sur le conflit et espère qu’il prendra fin dans les conditions les plus diplomatiques possible.
En retour, le secteur montre son soutien
Ainsi, en vue de l’ampleur de la crise humanitaire en Ukraine qui devient plus évidente à chaque image horrible diffusée sur nos écrans, des propriétaires de locations saisonnières du monde entier ouvrent leurs maisons et leurs cœurs aux réfugiés. Les principaux acteurs du secteur ont trouvé des moyens créatifs de montrer leur soutien et leur solidarité avec les Ukrainiens ordinaires dans ce pays assiégé.
L’action de Airbnb
Pour commencer, Airbnb ouvre la voie en s’engageant à offrir des séjours gratuits de courte durée à un maximum de 100 000 personnes fuyant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des personnes du monde entier, y compris des célébrités, ont également réservé des propriétés Airbnb à Kiev, Kharkiv, Odesa et Lviv sans avoir l’intention d’y séjourner afin de fournir des chambres aux réfugiés, aux journalistes et aux travailleurs humanitaires dans le pays. À la mi-mars, près de 500 000 nuits avaient été réservées en Ukraine.
Airbnb a également déclaré qu’elle financerait gratuitement l’hébergement à court terme de 100 000 réfugiés fuyant l’Ukraine par l’intermédiaire de son organisation à but non lucratif Airbnb.org. Deux semaines après le début du conflit, le 24 février, plus de 21 500 hôtes Airbnb ont accepté d’offrir leur maison aux réfugiés fuyant l’Ukraine, dont 14 000 en Europe et 4 000 aux États-Unis.
Enfin, Airbnb a collecté plus de 36 millions de dollars auprès des donateurs, des employés, des hôtes et des utilisateurs pour soutenir les Ukrainiens dans le besoin. D’autres agences de voyage en ligne (OTA) ont également pris des mesures pour soutenir les réfugiés ukrainiens.
Les autres acteurs qui montrent aussi leurs soutiens
Pour aborder d’autres acteurs, Booking.com a suspendu ses activités en Russie et au Belarus. Glenn Fogel, PDG de Booking Holdings, a déclaré à Shortrentalz.com que la société avait récemment fait don d’un million de dollars au Comité international de la Croix-Rouge pour l’aider dans ses efforts d’assistance, et qu’elle s’engageait à égaler les dons de tous les employés de Booking Holdings et de ses marques.
Le groupe Expedia a également bloqué la possibilité de réserver des voyages à destination ou au départ de la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine par ce pays.
Collecte de fonds et dons
En France, le réseau de chambres d’hôtes et de locations saisonnières Gîtes de France, utilise sa plateforme Initiatives pour collecter des fonds pour les réfugiés en Ukraine. La totalité des dons collectés seront alloués à une organisation humanitaire opérant sur le terrain.
Rentals to Rescue est aussi une autre initiative lancée par le podcast Hospitality.FM, à laquelle participent des opérateurs, des vendeurs et des hôtes du secteur de la location à court terme aux États-Unis. Ils collectent des fonds pour financer des séjours temporaires dans les pays voisins pour les réfugiés ukrainiens dans le besoin.
Le guide numérique Touch Stay – qui a des membres à Kiev et à Lviv en Ukraine – demande très régulièrement à sa communauté de faire des dons directement sur les comptes mis en place par la Banque d’Ukraine pour soutenir les forces armées ou les efforts humanitaires.
L’application de réservation de voyages Hopper offre un crédit de réservation d’une valeur de 50 000 dollars aux Ukrainiens qui fuient le pays. Les Ukrainiens peuvent remplir le formulaire de demande ici, et chaque personne recevra 150 dollars en Carrot Cash, la monnaie de récompense de l’application, pour acheter un logement.
Enfin, Chez Lodgify, nous avons collecté des dons de premiers secours et d’autres articles essentiels, comme de la nourriture, des vêtements et des articles de toilette, pour les envoyer en Ukraine par l’intermédiaire d’organisations caritatives travaillant avec le consulat ukrainien.
Pour conclure
Le conflit Russo-Ukrainien provoque donc de nombreux effets négatifs sur le secteur global du voyage et du tourisme, impactant ainsi significativement l’industrie des locations saisonnières. Avec la tournure des événements, il est encore très difficile d’estimer comment ces effets vont évoluer. Il faut donc rester attentifs et prendre ces précautions lorsque nous décidons d’une destination qui se rapproche d’un pays frontalier, même si les prix peuvent paraître plus intéressants que d’habitude.
Vous souhaitez vous aussi montrer votre soutien aux citoyens ou réfugiés ukrainien ? Que ce soit en offrant des séjours gratuits ou à prix réduit ou en faisant don de fonds ou d’autres articles, vous pouvez prendre contact avec les organisations citées plus haut comme Airbnb.org afin d’aider à votre échelle.
